Lorsque j'ai commencé la couture, ma motivation était avant tout écologique. Apprendre à coudre mes propres vêtements pour limiter ma consommation textile. Et puis, une chose en entrainant une autre, il y a un an, j’ai décidé de me lancer un défi un peu fou, celui de produire mon premier court-métrage. Et guess what, cela parle de mode et de montagne. Coincidence ? Je ne crois pas.

En apparence, c'est l'aboutissement de quatre années de remise en question. Plusieurs mois de préparation. Un été de couture en culotte par 35 degrés. Cent trente cinq heures de réalisation. Six tenues. Cinq accessoires . Trois jours de tournage par et avec huit badass. C'est également la (seule) résolution du jour de l'an que j'ai réussi à tenir. 

L’ensemble des pièces réalisées dans le cadre de ce projet couture sont issues du détournement d’échantillons de tissus  de type “Gore-Tex". Cette membrane, imperméable à l’eau et respirante, est habituellement utilisée pour la réalisation de vêtements "outdoor".

C’est à travers l’utilisation exclusive d’échantillons de tissus techniques récupérés que j’ai souhaité réaliser une collection de vêtements, épurés et minimalistes, répondant aux contraintes de métrage et de quantité imposées. Une revisite de la tendance "Gorpcore" en quelque sorte.

Née dans les Alpes, j’ai grandi entourée de montagnes. Chamonix, qui se trouve au pied du Mont-Blanc, en est en quelque sorte sa capitale. C’est en tout cas la mienne. Un lieu à part, entouré de sommets qui fascinent et inspirent autant qu’ils intimident. C’est aussi un lieu qui attire un tourisme de masse et amène à la confrontation de plusieurs mondes. 

Ce projet couture, c’est au cœur de la mer de glace que j’ai souhaité le concrétiser. Un des lieux emblématique de Chamonix. Également le lieu touristique le plus fréquenté de la vallée et dont le réchauffement climatique à, au fil des années, visuellement marqué et changé son apparence.